Madagascar: le temple de la biodiversité.

Publié le par Miteny

Madagascar est pour beaucoup seulement une grande île (d’une superficie de tout de même 594 180 km²) alors qu’en fait c’est un vrai petit continent si l'on considère la diversité et l'originalité de sa faune et de sa flore. L’on y enregistre les taux d'endémisme les plus élevés au monde :

- 28 des 30 primates malgaches sont limités à cette île (dont 4 familles sur 5 inconnues ailleurs).

- 8 des 9 espèces de carnivores, 237 des 269 reptiles, 142 des 144 amphibiens, 128 des 133 palmiers sont propres à Madagascar.

- même les oiseaux, qui présentent un endémisme plus modeste (106 des 250 espèces), incluent 3 familles endémiques.

-  les 7900 plantes à fleurs de Madagascar constituent 20 % environ des plantes de la région africaine ! (l'île ne représente que 1,9 % de la surface considérée) et 80 % d'entre elles sont endémiques.

Il y a à Madagascar 3 fois plus d’espèces de palmiers qu’en Afrique, 8 espèces de baobabs (et seulement 1 en Afrique et 1 en Australie), deux tiers des batraciens ! Une vraie relique du Gondwana (un continent qui était à son époque glorieuse plus grand que l’Asie actuelle et du quel s’est détachée la grande île il y a environ 150 millions d’années).

Madagascar est un sanctuaire. Malheureusement, depuis l'arrivée de l'homme il y a 1500 à 2000 ans et par son fait, on déplore l'extinction de deux ou trois espèces d'hippopotame pygmée (dont Hippopotamus lemerlei et H. madagascariensis) de deux tortues géantes, de l'oiseau-éléphant (Aepyornis) qui, avec un poids de 500 kilogrammes, est le plus gros oiseau ayant jamais existé sur Terre (l’autruche ne pèse que 135 kg), et d’une dizaine d’espèces de lémuriens, tous de grande taille (certains avaient la corpulence du gorille).

 

J’aurai tellement aimé me promener dans la Madagascar originelle, telle qu’elle se présentait à l’époque du Christ. Je m’imagine marchant dans la brousse à la recherche du Megaladapis, à la fois inquiet et enthousiaste à l’idée de rencontrer un troupeau d’Aepyornis (les plus grands de ces oiseaux faisaient 3m50 de haut. Ils étaient plus grands que bon nombre d’éléphants d’Asie). Sur des arbres inconnus, des Sifaka m’observent, curieux de savoir à quelle espèce de lémurien j’appartiens.

L’actuelle Madagascar est magnifique, même si elle n’est que l’ombre de ce qu’elle était avant. Il faut la sauver de la destruction. Pensez à la beauté du maki vari, à la grâce du Sifaka bondissant.

Mais on ne peut pas prétendre préserver la nature sans s’occuper de l’espèce humaine. Car cette dernière a un potentiel de destruction incroyable. Il est donc nécessaire de la doter d’une morale adéquate et efficace si l’on veut réussir à passer sans trop de dommages ces quelques siècles de soi-disant progrès (mais dont le symbole serait plutôt pour moi le saccage et la barbarie).

 

Un guerrier antandroy face à l’aepyornis. (dessin du site http://www.lemanlake.com)

 

 (Le "Rokh" de Sinbad le marin !) 

Imaginez la beauté de l’image représentant un troupeau de ces grands animaux au milieu de baobabs malgaches éclairés par un soleil couchant… avec en bas à gauche, une tortue géante et en bas à droite, un hippopotame « lemerlei ».

Publié dans Mon idéal.

Pour être informé des derniers articles, inscrivez vous :
Commenter cet article