Posons le problème: première étape.

Publié le par Miteny

Tu as écrit : « La certitude de ton existence est une vérité première, ainsi que le montre le cogito. La certitude de l'existence d'autrui (au sens large) se déduit indirectement de l'évidence intuitive du cogito : le solipsisme et le scepticisme radical sont irréfutables en théorie mais réfutés en pratique. » 

Je pense aussi qu’il y a une différence fondamentale entre la certitude de ma propre existence et celle des autres. Par exemple, il peut arriver que des rencontres, des situations soient finalement considérées comme ayant été des hallucinations soit parce que les autres les jugent comme tel, soit parce qu’elles ont effectivement été imaginés par notre esprit. Je veux simplement dire par là qu’il peut toujours y avoir un doute quant à l’existence de l’autre, des choses, mais qu’en ce qui concerne soi-même, c’est impossible. 

Par conséquent j’irai jusqu’à dire que, pour moi (de mon point de vue), mon existence n’est pas de la même nature que l’existence des autres. 

Par contre, d’un point de vue objectif, mon sentiment d’exister n’est pas unique, mais au contraire, affreusement banal. Ainsi, toujours de ce point de vue, il est tout à fait raisonnable de penser, à l’instar des fonctionnalistes, que le sentiment d’exister peut être le produit du cerveau, c'est-à-dire qu’il existe un « mécanisme » rationnel à l’origine de cette perception : les mêmes causes (nos cerveaux) ont les mêmes effets (sentiments d’exister). Il existe évidemment des différences entre les cerveaux, qui peuvent être importantes. Mais ce n’est pas le sujet ici. Car, globalement, la plupart des cerveaux produisent à peu près le même sentiment d’exister (tu es d’accord là-dessus me semble-t-il, puisque tu as confirmé).  

 

Donc, d’un point de vue objectif, l’hypothèse fonctionnaliste est tout à fait recevable. Le point de vue objectif considère tout ce qu’il étudie comme des objets extérieurs, impersonnels. 

Je te demande aujourd’hui sur quels points de cette analyse tu es en désaccord. Je pense sincèrement n’avoir fait ici aucun sous-entendu ontologique. J’essaie de poser le problème.

 

 

Publié dans Pas à pas.

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J
Malheureusement il apparait que l'on ne puisse etre sur de l'existence d'autrui.Tout comme un jour on se retrouvera en face de robots si sophistigués,qu'on ne fera pas la différence.Je n'ai que la certitude absolue d'exister,et d'etre en partie seul.
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J
On peut toujours, sans dommage essentiel, nier l'existence d'un autrui, le supprimer du champ de conscience. On ne peut se nier, nier son existence. La conscience peut choisir ses objets, elle ne peut s'abolir elle-même.
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L
miteny<br /> <br /> Erreur de fermeture de balise HTML : "phénoménologique". Remplace le "O" par un "I" et ce sera bon. ;-)
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L
miteny<br /> <br /> >> Mais la seule différence entre la certitude de mon existence et celle de l'existence d'autrui réside dans l'aspect phénoménologique : dans le premier cas, cet aspect me "saute à la gorge", tandis que dans le second cas, je suis confiné à une perception hétéro-phénoménologique. Pour le reste, il n'y a pas de différence : en effet, j'use de ma raison pour parvenir à la certitude de mon existence (cf. le cogito !) et j'use également de ma raison pour parvenir à la certitude de l'existence d'autrui (réfutation pratique et inévitable du solipsisme et du scepticisme radical). Par conséquent, non, le point de vue objectif n'a rien d'une fiction, au contraire : il constitue la base de tout raisonnement car, encore une fois, le fait que tu sois conscience d'emblée (primauté phénoménologique de l'esprit) ne dit rien sur la nature de cette conscience et implique, comme pour la connaissance du monde alentours, une approche objective.
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M
Tu le dis toi même: il existe une différence fondamentale entre la certitude de sa propre existence (irréfutable) et la certitude de l'existence d'autrui (réfutable en théorie mais pas en pratique).<br /> En d'autres termes, je ne remets pas en cause l'existence de l'autre mais il n'en reste pas moins que l'autre reste autre...<br /> La question que je pose maintenant est la suivante: le point de vue objectif est-il légitime?<br /> Le point de vue objectif n'est-il pas une fiction (au sens où tu l'entends)?<br />
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